Le Département des Sciences humaines et sociales de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beit al-Hikma », a consacré la journée du mercredi 15 mars 2023 à des séances scientifiques dans le cadre du colloque autour du thème « Bled Khmir. Entre Nature et société : potentialités, contraintes à l’aménagement et stratégies d’adaptation ».
Le colloque, dont la modération a été assurée par l’académicien Mongi Bourgou, a vu la participation d’une pléiade d’intervenants qui ont débattu de trois axes majeurs, à savoir, le poids de l’histoire et de la géographie de Bled Khmir, les potentialités naturelles et l’organisation de l’espace de cette région fertile de la Tunisie, ainsi que des pratiques agricoles et des stratégies paysannes qui la caractérisent.
Aux confins nord-ouest de la Tunisie, la Kroumirie reste une destination mal exploitée. Ce territoire qui réunit forêts (un cinquième des forêts de la Tunisie), montagnes, plages et stations thermales est également le principal réservoir d’eau du pays grâce à une forte pluviosité annuelle. La flore de Kroumirie compte d’innombrables plantes aux vertus uniques.
Un retour sur l’histoire énigmatique de Bled Khmir En 1540, rappelle que le gouvernement de Tunis concéda aux Gênois l’exploitation du corail dans une île près de Tabarka. Ce qui fut à l’origine d’un mouvement commercial régulier entre les montagnards et les Gênois. Abrités par leurs forêts et leurs abrupts, disposant de poudre et de fusils, les Kroumirs, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, étaient capables d’échapper au fisc du beylik ou tout au moins de négocier pied à pied le montant de l’impôt. En 1740, le bey de Tunis détruisit le fort Gênois près de Tabarka.
Dans les années précédant l’instauration du protectorat français de 1881, les Kroumirs et la Kroumirie, faisant allégeance au bey de Tunis, se heurtaient aux tribus voisines dépendant du dey d’Alger. Quelques années avant 1881, les razzias des « Kroumirs » de l’autre côté de la frontière, devinrent aux yeux de Paris insupportables, ce qui servit de prétexte à l’intervention française de 1881 dans la Régence de Tunis. Le Protectorat français, mis en place et consolidé, la montagne kroumire, à nouveau, s’enfonça dans une relative obscurité.
Le colloque s’est tenu au Palais de l’Académie à Carthage-Hannibal.
Revue de presse
Le Temps 18-03-2023
الصباح 14-03-2023
Le Temps 14-03-2023
