Le Département des Sciences humaines et sociales de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beït al-Hikma » a organisé, le 18 novembre 2024, un séminaire autour du thème « La question de l’individu ».
Présidé par le membre de l’Académie Pr Mohamed Mahjoub, l’événement a été rehaussé par la participation des professeurs et académiciens Fethi Triki, Essedik Ejeddi et Abdelhamid Henia, qui se sont penchés sur la dynamique qui permet l’émergence de l’individu en mettant surtout l’accent sur le processus d’individuation en Tunisie, son itinéraire et la particularité qui le caractérise selon l’historicité qu’on peut donner à ce phénomène.
Le processus d’individuation en Tunisie doit être analysé à travers les dynamiques culturelles, sociales et politiques qui façonnent la manière dont les individus construisent leur identité personnelle dans un contexte marqué par des influences multiples, la Tunisie ayant été un véritable carrefour des civilisations et se prévalant d’un contexte historique et politique marqué par sa complexité.
Ce processus est donc particulier car il se situe à la croisée de plusieurs tensions, entre traditions et modernité, entre le religieux et le séculaire. Il a également été grandement impacté par le rôle central joué par la généralisation de l’éducation, ainsi que l’émancipation de la femme.
Plus récemment, la Révolution de 2011 a constitué un moment clé d’individuation personnelle et collective.
L’individuation en Tunisie suit constamment un itinéraire où tradition et modernité s’entrechoquent et elle est marquée par un duel récurrent entre la volonté d’émancipation personnelle et les contraintes culturelles et sociales.
Abstract
Peut-on dire que seules les sociétés occidentales sont capables de générer une dynamique qui permet l’émergence de l’individu en tant que rapport politique, et que tout processus d’individuation dans les sociétés non occidentales ne peut qu’être commandé et induit par l’Occident ? Qu’en est-il donc du processus d’individuation en Tunisie ? Quel itinéraire et quelle particularité y-a-t-il pris ? Quelle historicité peut-on donner à ce phénomène ?
La question est dès lors de savoir comment et dans quelles conditions l’individu en Tunisie arrive à acquérir (ou n’arrive pas à le faire) le statut d’homme / de femme autonome et libre, c’est-à-dire celui, au terme de l’évolution, de citoyen après avoir connu l’assujettissement ? Comment une telle dynamique est-elle vécue par l’individu selon qu’il est de sexe féminin ou de sexe masculin, dans un milieu citadin ou rural (tribal / communautaire) ? Comment les actrices et les acteurs sociaux contribuent-elles / ils au façonnement de cette dynamique ?
Revue de presse