L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beït al-Hikma » a organisé, le mercredi 29 janvier 2025, en collaboration avec le Centre d’études arabes du Nigeria, une rencontre intellectuelle sur le thème « Les arabophones et les horizons de réflexion ».
La rencontre a été assurée par Pr Al Kheder Abdelbaki Mohamed, chercheur au Centre d’études arabes du Nigeria, qui a jeté la lumière sur la marginalisation des communautés arabophones en Afrique subsaharienne. Ce phénomène complexe varie selon les pays et les contextes historiques, politiques et socio-économiques.
Le conférencier a énoncé plusieurs facteurs qui ont contribué à cette marginalisation, notamment l’héritage colonial et la domination des langues du colonialisme : le français et l’anglais. Certains pays d’Afrique subsaharienne ayant adopté des politiques linguistiques et éducatives qui favorisent les langues européennes et locales au détriment de l’arabe.
Par ailleurs, les communautés arabophones d’Afrique subsaharienne sont perçues comme des communautés à part et sont souvent assimilées à des groupes minoritaires considérés comme « étrangers ». Il s’en suit une exclusion politique et une difficulté à s’intégrer dans les économies de leurs pays, dominées par les élites francophones et anglophones.
Pr Al Kheder Abdelbaki Mohamed a appelé à une meilleure inclusion des arabophones d’Afrique subsaharienne dans l’espace culturel et socio-politique arabo-musulman, à travers des politiques de coopération et d’échanges qui rompent avec les dynamiques historiques et culturelles qui ont alimenté ce phénomène de marginalisation.
L’événement s’est tenu au Palais de l’Académie, sis à Carthage-Hannibal.