Études littéraires: thèmes, formes et personnages littéraires
L’auteur s’est intéressé, dans le premier volume, à des œuvres appartenant à la littérature française et à la littérature francophone du Maghreb, notamment celles de l’Algérien Rachid Boudjedra, du Marocain Ahmed Kheireddine et du Tunisien Mustapha Tlili. Il s’arrête sur les spécificités de ces textes dont la rupture avec la tradition littéraire porte la marque de l’avant-garde occidentale, en particulier celle des années 70 qui s’est affirmée à travers le rejet des formes classiques.
Selon l’auteur, les arts et lettres se veulent d’abord une machine de guerre contre les forces qui visent à écraser l’homme et à porter atteinte à sa dignité. La praxéologie du texte littéraire nous enseigne en effet que ces œuvres combattent, au nom des valeurs de liberté et de citoyenneté, l’autocratie aussi bien que les diverses manifestations de l’extrémisme et de la domination patriarcale. Le Pr. Bouguerra illustre cette approche en s’arrêtant sur l’expérience algérienne des années 80 et 90 du siècle dernier au cours desquelles le radicalisme religieux a plongé le pays dans la guerre civile. Les œuvres de Kateb Yacine, de Rachid Boudjedra ou de Rachid Mimouni ne pouvaient, dans un tel contexte, s’inscrire dans la pure recherche du plaisir esthétique. Elles furent, nous dit l’auteur, d’abord une recension critique des crises économiques, politiques, sociales que l’Algérie postcoloniale a traversées.
Le second volume est consacré essentiellement aux études proustiennes mais aussi à la littérature dans ses rapports avec la création picturale. Ici, l’œuvre est perçue comme un voyage à travers le jeu complexe par lequel les œuvres d’art organisent leur rapport à la ‘’comédie humaine’’. L’auteur examine également les mythes de la création artistique et les dimensions proprement esthétiques de l’œuvre à travers la démarche du romancier Marcel Proust (fin du XIXe et début du XXe siècle), dans sa ‘’recherche du temps perdu’’.