Le Département des Sciences humaines et sociales de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beït al-Hikma », a organisé, le mardi 30 avril 2024, une conférence sur le thème « De l’herméneutique à l’éthique : sur les récents ouvrages de Yadh Ben Achour ».
La conférence a été donnée par l’académicien Pr Mohamed Mahjoub qui s’est attelé à relire certains des derniers textes du Pr Yadh Ben Achour : La deuxième Fatiha (2011), L’Islam et la démocratie (2020), L’Ethique des révolutions (2023), et ce, à partir d’un fil conducteur : celui d’une « libération », d’une sortie, d’une ouverture, qui commence comme une levée des obstacles à la lecture des textes sacrés, par une interprétation interne, d’un côté, et externe, de l’autre.
Cette approche permet de se situer sur le terrain d’une universalité possible, d’une humanité partagée, d’un Islam sans soumission. Il s’agit d’une lecture qui se veut ni exclusivement génétique, ni particulièrement structuraliste, mais qui cherche à montrer que le cheminement de Yadh Ben Achour est celui d’une réflexivité cherchant à trouver dans le retour sur soi les ressources d’un renouveau.
L’Ethique, dans le concept à la fois large et inclusif qu’en donne Ben Achour, parvient à s’affirmer comme nouvelle transcendance dans laquelle la liberté s’affirme comme la demande majeure d’un sujet à la fois réfléchissant et narrateur, à la fois absolu, et attaché au témoignage contraignant de l’historique, et même du vécu, inaugurant, ainsi, une sorte de nouvelle orientation de la Philosophie comme « idée », mais aussi comme « témoignage ». Le conférencier s’est essayé, par ailleurs, à situer – dans le cadre de sa propre tentative de ‘problématiser l’Aujourd’hui philosophique’- Yadh Ben Achour par rapport à deux autres intellectuels de la pensée arabe contemporaine : Hichem Djaït et Abdallah Laroui.
L’événement s’est tenu au Palais de l’Académie à Carthage-Hannibal.
Résumé
Il s’agit dans cette conférence de relire certains des derniers textes de Yadh Ben Achour : La deuxième Fatiha (2011), L’Islam et la démocratie (2020), L’Ethique des révolutions (2023), à partir d’un fil conducteur : celui d’une « libération », d’une sortie, d’une ouverture, qui commence comme une levée des obstacles à la lecture des textes sacrés, par une interprétation interne, d’un côté, et externe de l’autre, permettant de se situer sur le terrain d’une universalité possible, d’une humanité partagée, d’un Islam sans soumission. La lecture que nous présentons ne se veut ni exclusivement génétique, ni particulièrement structuraliste, mais cherche à montrer que le cheminement de Yadh Ben Achour est celui d’une réflexivité cherchant à trouver dans le retour sur soi les ressources d’un renouveau.
L’Ethique, dans le concept à la fois large et inclusif qu’en donne Ben Achour, parvient à s’affirmer comme nouvelle transcendance dans laquelle la liberté s’affirme comme la demande majeure d’un sujet à la fois réfléchissant et narrateur, à la fois absolu, et attaché au témoignage contraignant de l’historique, et même du vécu, inaugurant ainsi une sorte de nouvelle orientation de la Philosophie comme « idée », mais aussi comme « témoignage » : une idée s’appuyant, non sur son souvenir, en quelque sorte desséché, mais aussi sur sa mémoire, c’est-à-dire revivifiant à chaque pas, la scène qui lui a donné naissance : Ben Achour voudrait-il répéter, encore une fois, Ibn Khaldoun contre les Philosophies de l’Histoire ? Voudrait-il ré-affirmer qu’il est bien « l’Universel-Tunisien » ? le « Tunisien – Universel » ?
La fin de la conférence tentera de situer, dans le cadre de ma propre tentative de « problématiser l’Aujourd’hui philosophique », Yadh Ben Achour par rapport à deux autres sommets de la pensée arabe contemporaine : Hichem Djaït et Abdallah Laroui.
Revue de presse
Le Quotidien 30-04-2024